Rimbaud sur le ring – cie Les Affranchis

Un petit opéra sportif, d’après « Le Forgeron » d’Arthur Rimbaud.
Mise en scène : Pierre Hoden.

Représentation le mardi 24 septembre 2024

« Moi, je serais un homme, et toi tu serais roi, Tu me dirais : je veux !… – Tu vois bien, c’est
stupide. »
Palais des Tuileries, vers le 10 août 1792.

Lors d’une belle journée d’été un forgeron, ouvrier parisien, surgit dans les appartements de
Louis XVI, ouvre en grand les fenêtres du Palais des Tuileries et présente à un roi pâle, la
foule des citoyens qui hurlent, dans la cour, leur désir de justice et de Paix. À la vue de ce
spectacle le roi demeure muet. Depuis ce jour, chaque année, le pays et le monde entier
fêtent joyeusement cette journée !

Dans une langue où lyrisme et langage populaire se découvrent et se marient, l’ouvrier
parisien narre les souffrances du peuple, les humiliations et les injustices. Avec humour et
ironie, avec calme et avec tendresse, le forgeron exprime les ambitions des siens : faire
advenir une société juste, pacifique et égalitaire.

« Le Forgeron » fait parti des 22 poèmes que rassemble « Les cahiers de Douai ». Rimbaud le compose en 1870, il a seize ans. Si cet adolescent rêve d’horizons lointains, de cieux infinis, admire la nature et les jeunes filles, il se révolte contre la guerre et s’émerveille devant la sensualité du monde. Il est passionné, indigné, lyrique, curieux de tout. Et ses poèmes sont d’une étonnante intensité. S’y déploie une langue nouvelle qui s’émancipe de la poésie classique et, de fulgurances en ruptures, ouvre la voie de la modernité.

La puissance de l’écriture de Rimbaud parvient à dresser un réel portrait des femmes et des hommes qui font concrètement l’Histoire. Ce n’est un secret pour personne, lorsque Rimbaud, en 1870, nous conte cette rencontre entre le forgeron et Louis XVI, il salue en fait le cortège des 20 000 morts qui défilent sans fin dans les décombres des barricades fumantes de la Commune de Paris.

Pour que la puissance physique de l’écriture de Rimbaud résonne, nous donnons corps aux femmes et aux hommes de l’an 92. Ce sont des boxeuses et boxeurs qui incarnent le peuple révolutionnaire, grâce à la composition d’une partition chorégraphique.
Inspiré des techniques de combat du muay thaï, de leurs rythmes, de leur histoire et de leur esthétique, Olivier Chanut, chorégraphe, à créé trois variations qui viennent rythmer la narration du forgeron, portée par une comédienne.

Pour composer ce spectacle, nous avons retenu quelques signes essentiels qui, venant créer un ensemble organique, traitent de manière concrète la dramaturgie du poème. C’est pourquoi notre action se déroule sur un ring : le public est invité à prendre place de part et d’autre de notre scène, dans une installation bi-frontale. Le ring, espace de combats sportifs, mais aussi lieu de mise en spectacle des rapports de forces.

L’ÉQUIPE

Texte : Arthur Rimbaud
Mise en scène : Pierre Hoden
Assistante à la mise en scène : Maria Cadénas
Chorégraphe : Olivier Chanut
Entraîneur : Sam Berrandou
Jeu : Katell Borvon
Danse : Emma Brest
Boxeuses et boxeurs du club Lumpin : Sam Berrandou, Loïc Delmestre, Séda Dolbachian, Stephane Dolbachian, Pauline Faure, Alamein Filali, Adam Salhi, Cécile Thiebault
Régie : Deyan Bussière
Costume : Agnès b.

Médiatrice culturelle : Fabia Hacine-Gherbi.
Scénographie : Pierre Hoden

DURÉE DU SPECTACLE : 50 minutes
Tout public, à partir de 12 ans.

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