AGENDA
16 septembre - 22 octobre 2016
BILLETERIE
Dans le Paris en mutation des années 80, le jeune Picard Marsu se retrouve au cœur du mouvement punk et du rock « alternatif ». Des squats à la musique, tout est politique. Les squats sont encore teintés des modes opératoires de la lutte armée. La musique, elle, Marsu la conçoit comme un vecteur d’éducation populaire, comme une démarche globale qui propose une façon de vivre et un rapport au monde différent, à une époque où la jeunesse étouffe. C’est bien pour cette raison que l’alternatif va exploser, alors qu’il ne peut compter ni sur l’aide de l’Etat, ni sur celle des médias. Il débarque au bon moment, au bon endroit, tout comme Marsu.
De la « bande du Luxembourg » à Lucrate Milk, des squats de l’Est parisien à l’incroyable succès de Bérurier Noir hors de tout circuit de production et de médiatisation traditionnel, de Bondage Records à Crash Disques, Marsu a été acteur et témoin de la transformation totale des scènes musicales françaises et de leurs publics, des années 80 à aujourd’hui. Et plus particulièrement des scènes militantes, au sein desquelles l’art ne peut jamais, ne doit jamais se dissocier de l’engagement politique. Directement impliqués ou gravitant autour, des plasticiens, des vidéastes, d’innombrables artistes encore en activité aujourd’hui, ainsi que des musiques qui sont apparues à sa suite comme le hip-hop ou la musique électronique, ont eu cette scène alternative pour terreau. Et Marsu est leur archéologue : Indiana Jones au pays d’Orange mécanique, toujours en quête de l’arche perdue d’une contre-culture radicalement antifasciste. Sur une B.O. qui déchire.
Guillaume Podrovnik a réalisé pour ARTE « Pif, l’envers du gadget », « Lucky Luke, la fabrique du Western européen », « René Goscinny, notre oncle d’Armorique » et « On verra demain : excursion en Procrasti-Nation ».