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Une femme double : Lio est à la fois la nymphette qui dandine du derrière et la féministe qui parle trop fort, la colère et la solaire, la libertaire et la fausse légère. Lio la pop sur la face A, Wanda la saudade sur la face B.

Né au Portugal, Lio grandit à Bruxelles avant de se faire connaitre en France comme la lolita sexy qui cartonne avec des tubes pop comme Banana Split et Amoureux solitaires. Mais elle s’impose rapidement en tant qu’artiste rebelle face à l’industrie du disque et refuse de devenir un produit marketing « Moi je paye très cher cette liberté de parole. Alors que moi je veux rien détruire, je veux juste qu’on se parle en égalité réelle. Ça n’existe pas, le métier est celui qui veut prendre le pouvoir et l’artiste doit se modeler à ce que veut le métier, à ce que veut le pouvoir. Donc  y’en a qui y arrivent assez bien, moi je suis assez peu malléable. » Elle loue les refrains qui rassemblent et chante pour un optimisme alerte d’un monde qui change, des enjeux du féminisme et de l’agisme dont elle est aussi victime.

Extraits :

 « Le métier veut pas de gens comme moi. Il veut pas de gens qui refusent de signer une chanson avec Bashung parce qu’il a changé une virgule et en disant « bon maintenant mon pote si tu veux que je la chante je vais cosigner avec toi » et l’autre il dit « attend t’as changé une virgule c’est moins bien et tu veux que je signe avec toi ? Bah non ». Ca, c’est Duval. »

 « Je pense que nous tous sommes double triple quadruple. Je pense que nous sommes tous les êtres humains en même temps »

 « J’ai eu de la chance. Mais là ça commençait à devenir difficile c’est-à-dire que la réputation que j’avais me précédait et c’était pas du tout une réputation qui me rendait justice parce que je suis quelqu’un d’extrêmement solidaire, je suis un extrêmement bon élément dans une équipe parce que je suis très enthousiaste et que j’ai vraiment très envie que les projets se fassent, qu’ils se fassent dans la joie pour tout le monde parce que je considère que c’est dans la joie qu’on est le plus créatif, et pas du tout dans la douleur. Et ça, en ça je suis très à l’envers de, je suis out of the box. Le métier parisien aime penser que c’est dans la douleur dans la déchéance… regardez comme ils aiment Michel Houellebecq qui n’a plus de dents tellement il est dans le désespoir dans le glauque. Paris aime le glauque, c’est très parisien. La Province n’aime pas le glauque, pas du tout. Elle aime la joie, aime être ensemble, elle aime être les refrains qu’on peut chanter ensemble. C’est très méprisé par Paris. Paris c’est soit disant une fête, mais une fête digne de ce nom ne peut se faire que les pieds dans la fange. » 

 « Parce que moi je souffre clairement d’être dans le tunnel de la femme de 50 ans, personne veut me signer ou me donner un quelconque travail et moi je ne sais pas utiliser les réseaux sociaux, c’est pas dans mon ADN vous comprenez. Je me sens très paumée et pour tout vous dire ça fait quelques années que je me sens totalement déclassée, je ne fais pas parti de cette génération internet. Et sincèrement je vois bien que ça me complique la vie terriblement et j’en ai aucune sincèrement de rentrer dedans, de me updater. J’aimerai bien rencontrer des gens qui peuvent m’emmener, comme on prendrait un petit enfant par la main là on prendrait une vieille par la main. Une vieille bique celle qui n’est pas née avec. Aujourd’hui ça va très très vite, ça va beaucoup plus vite qu’avant, on était pas déclassés aussi rapidement il y a encore un siècle. Mais depuis que y’a eu l’ère virtuelle technologique, c’est encore plus rapide le déclassement des gens. »

 « Je suis déclassée. Elle a  57 ans, on s’en fout. On veut des Angèle, on veut des Clara, des filles d’en dessous 30 ans. Et quand on constate ça on se dit c’est pas le moment, ça sera peut-être plus jamais le moment »

 « J’ai du mal avec tout ce qui est structure. C’est pas comme ça que je fonctionne, moi je fonctionne en rond. Je fonctionne en global. Y’a quelque chose chez moi qui est pas vertical du tout. Et c’est pour ça que je me sens de plus en plus mal dans ce monde virtuel. Et le virtuel, la racine c’est viril hein, n’oubliez pas ça. Viril, c’est l’homme c’est le machisme. Et le virtuel c’est absence de corps. Donc où sont les femmes. Donc on est en train de retirer de ce qui est notre humanité la plus forte qui est le corps. De toute façon là où il y a un monothéisme où il y a le un, le deux est exclu. C’est pour ça que je suis une athée convaincue. »

 « La force vitale, ce que c’est être ami, choisir la pulsion de vie. La vie, si on vous dit qu’elle est facile et belle, je crois qu’on vous ment. Y’a rien de mieux que la vie sur cette terre. C’est le cadeau, c’est le présent. Et la vie c’est passionnant. Et vous pouvez en faire quelque chose de magnifique » 


Laurence Garcia

Journaliste productrice éclectique à France Inter, Sud Radio, France Culture, RFI, et le magazine Causette. Auteure des essais Cabu 68 et La Retirada chez Actes Sud, et L’Isoloir des illusions et du roman Je te vengerai Maria Schneider aux éditions Michalon. 
Commissaire radio à la Scam.

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